jeudi 23 juin 2016

Sur l'écran noir de mes nuits blanches : mes 20 films d'horreur préférés 2/2



Hier, je vous parlais de mes films d’horreur préférés. La liste était plutôt longue donc je l’ai divisé en deux. Voici la suite.



Sinister de Scott Derrickson, 2012

J’avoue, de tous ces films, c’est celui dont je me souviens le moins. Mais les quelques flashs et scènes qui me reviennent resterons dans ma mémoire notamment cette scène particulièrement angoissante avec une boite en carton. Ethan Hawke, lui, est convaincant dans son rôle. Je ne m’étendrais pas sur ce film qui mériterait un re-visionnage de ma part.









 

Insidious de James Wan, 2011

Alors celui-ci j’ai longtemps hésité à le mettre. J’ai un peu plus de mal avec les films de James Wan. La saga des Saw ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, juste du gore même si je reconnais quelques belles trouvailles. Là c’est plus compliqué, j’ai eu de belles frayeurs tout au long du film. Mais je trouve le film un peu inégal, la dernière partie ne me plaisant pas du tout car tirant vers l’horrifique trop baroque avec une imagerie trop vieillotte et un peu kitch. C’est dommage car je revois encore une certaine scène dans la cuisine qui m’a fait bondir de mon fauteuil.







The conjuring de james Wan, 2013

Même réalisateur, mais cette fois je suis totalement conquis. Une frousse mémorable. Des scènes d’anthologie. J’adore le petit côté vintage de l’époque et des décors. Je trouve les acteurs vraiment bons. La mise en scène est redoutable. Je ne trouve rien à redire. Juste, la manie des producteurs de préciser que cette histoire est tirée de faits réels, comme si cette simple mention rajoutait une dose de peur supplémentaire. Inutile, si le film est bon, il fera le job comme il faut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La maison du diable de Robert Wise, 1964

Alors là on remonte dans le temps. Ce film et le suivant sont les plus vieux de ma sélection. Que dire sinon que c’est un classique à redécouvrir. Il inspirera tous les films de maisons hantées après sa sortie. La mise en scène est très intelligente, jouant une fois encore sur la suggestion pour faire monter l’angoisse. Le noir et blanc ne dérange pas au final comme je le craignais avant de le regarder.














La féline de Jacques Tourneur, 1942

Autre classique beaucoup moins connu. Quelle ne fut pas ma surprise à sursauter devant ce vieux film qui je le pensais ne me ferait pas peur. Encore une fois l’utilisation subtile de la suggestion fonctionne à merveille. Le sujet est, je trouve, plutôt osé pour l’époque, pensez donc le désir et les pulsions féminines. Foncez sans hésitation.














Halloween, la nuit de masques de John Carpenter, 1979

Alors oui, je vous vois venir, j’avais dit que les slashers n’étaient pas pour moi. Eh bien là, je dois m’incliner. Un classique parmi les classiques. Je dois avouer ne l’avoir découvert que l’année dernière. J’y allais en mode un peu blasé, genre tout le monde en parle, ça a surement mal vieilli. Eh bien, mea culpa, mea maxima culpa. J’ai bien frissonné. Et ce dès le prologue. Il est anthologique, tout en POV (point de vue : technique cinématographique qui consiste à filmer l’action en caméra subjective, du point de vue du héros ou anti-héros). La tension monte progressivement, sans forcément de scènes gores et puis d’un coup l’action s’emballe dans la dernière partie du film. Le tout accompagné par une bande son du réalisateur lui-même, tendue et très électronique qui fait encore plus monter la pression. À voir de toute urgence !



 

 


The thing de John Carpenter, 1982

Encore Carpenter. Toujours aussi fort. Pas de POV cette fois mais une tension qui s’installe progressivement. Un prologue plutôt énigmatique. Des effets spéciaux et des maquillages passés à la postérité. Ce qui est intéressant dans ce huis-clos, c’est l’étude de caractères des différents protagonistes, les réactions de chacun face à une situation inhabituelle et dangereuse. Et la bande son est toujours aussi impeccable.













Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, 1999

Ahhhh ! Que ce film a fait couler d’encre. Je pense que l’on a trouvé ça complétement jubilatoire et révolutionnaire ou que l’on a détesté et trouvé ça très naze. Au moins, il ne laisse pas indifférent, c’est déjà ça. Que dire sur le format employé, le found footage ? S’il n’est pas révolutionnaire - Ruggero Deodato l’employait déjà pour le cultissime Cannibal Holocaust sorti en 1981- il a créé un véritable phénomène dans le film d’horreur. Depuis, pas une année sans son lot de films réalisés, soit disant, d’après des bobines ou des VHS retrouvées après la disparition de quelqu’un ou d’un groupe de personnes. Pour ma part, le premier visionnage ne m’a pas emballé plus que ça. La caméra à l’épaule c’est parfois compliqué. En plus l’écran était en 4/3, normal étant donnée la « provenance » des images. 

 





Du coup, ça n’occupait qu’une toute petite partie de l’écran de ciné. Ça m’a vraiment bloqué pour entrer dans l’histoire. De plus, je pense que l’ambiance dans la salle n’aidait pas forcément à se plonger dedans. Je faisais partie de la seconde catégorie de personnes trouvant le film un peu naze. Et puis quelques années plus tard, après un visionnage enthousiasmant de Cloverfield (Matt Reeves, 2008) et de REC, je me suis demandé s’il n’était pas le moment de le revoir. Eh bien là, tranquilou dans l’atmosphère calme et douillette de ma chambre, je me suis fait un bon petit flippe. J’ai littéralement vécu l’action, j’étais avec eux, je sursautais avec eux, je voulais quitter cette maudite forêt. Alors oui au final, il ne se passait pas grand-chose face caméra mais justement n’est-ce pas encore plus flippant de ne rien voir, de ne rien comprendre à ce qu’il se passe, d’entendre des bruits non identifiés ? Pour moi si. Et puis quand même ce final. What the fuuuuuck ! Bref, j’ai totalement révisé mon jugement. À tel point que le found footage est devenu un de mes sous-genres préférés. Mais comment peut-on faire peur autrement ? Bon évidemment, les grands réalisateurs y arrivent. Je ne suis pas si catégorique.





It follows de David Robert Mitchell, 2015

Un de mes derniers coups de cœur. J’ai adoré l’ambiance, le mélange de genre (cette fois teen movie et horreur), les idées développées en sous texte (le passage à l’âge adulte, la malédiction vécue et transmise comme une MST). Un tas d’images marquantes me reviennent à l’esprit. L’ambiance est proche d’un John Carpenter aussi bien dans l’esthétique que dans la bande son. Franchement original et réjouissant dans ce raz-de-marée de found footages plus ou moins bon. En plus, je trouvais géniale l’accroche du film : « It doesn't think. It doesn't feel. It doesn't give up. It follows. »









Shining de Stanley Kubrick, 1980
Tant qu’à faire, autant finir avec un autre chef-d’œuvre. Pas de POV, pas de found footage mais un acteur possédé par son rôle, une mise en scène d’une rigueur maladive et obsédante, des images d’une horrible beauté gravées dans mon subconscient (les jumelles, le torrent de sang, le labyrinthe). Rien n’est laissé au hasard, on connait le Stanley. Un film d’horreur dans un lieu sombre et hanté c’est du classique, eh bien là, c’est un hôtel éclairé par des néons en permanence. Et pourtant que ce lieu est flippant ! Je ne sais pas si l’hôtel est bien noté sur Tripadvisor mais moi je n’irai pas.





Voilà pour les films d’horreur qui m’ont le plus marqué. J’espère que vous avez eu le courage de me lire jusqu’à la fin. J’aurais très bien pu aussi parler du Sixième sens de M. Night Shyamalan ou d’un autre film espagnol qui m’a impressionné intitulé Les révoltés de l’an 2000 de Narciso Ibáñez Serrador, de L’orphelinat de Juan Antonio Bayona (encore un espagnol), de Carrie au bal du diable de Brian de Palma, de Ring d’Hideo Nakata et de bien d’autres encore. Peut-être un de ces quatre je reviendrai sur le sujet. Et vous, quels sont vos films d’horreur préférés ?

mercredi 22 juin 2016

Sur l'écran noir de mes nuits blanches : mes 20 films d'horreur préférés 1/2



Bon, pour mon retour sur le blog, je vais vous parler d’une autre de mes passions… Inavouable celle-ci. Il y a quelques temps, je vous parlais de mon goût pour les « films de filles », eh bien aujourd’hui place aux films d’horreur. Mais attention pas n’importe lesquels.
Les productions pour teenagers c’est pas ma came. Les jump-scares ne m’intéressent que moyennement. Il est évident que n’importe quel mauvais réalisateur va te faire sursauter en montant le son d’un coup et en t’envoyant un truc dégueu en plein écran. À quelques exceptions près les slashers (films mettant en scène la plupart du temps un psychopathe décimant à l’arme blanche une bande d’adolescents généralement en rut) me laissent froid. Bien sûr, je suis resté scotché devant Scream de Wes Craven lorsque je l’ai découvert à la fin des années 90. À tel point que c’est « le seul film » que j’ai regardé à nouveau ci-tôt le premier visionnage terminé. J’étais totalement fasciné. Bien sûr, il y a des chefs-d’œuvre dans ce sous-genre (aucun jugement de valeur lorsque j’emploie ce terme) du film d’horreur.

Le blind-test ciné le plus dangereux de l'histoire

Le sanguinolent non plus ne me transcende pas. Les films gores me font plutôt marrer. De temps en temps c’est sympa mais voilà, trop d’hémoglobine tue l’hémoglobine. Quand le film est trop outrancier, il perd de son « réalisme » et me perd du même coup. Je crois que c’est ça qui me plait dans un bon film d’horreur, selon moi, la plausibilité. Il faut que cela reste du domaine du possible même si je sais bien que les fantômes n’existent pas… Enfin je crois, hein ???
Ce que je préfère c’est une ambiance, une histoire qui parfois prend son temps. Mieux vaut, à mon avis, une tension qui monte progressivement qu’un sursaut toutes les 5 secondes. Je veux que mes poils se dressent sur les bras instinctivement. Je sais qu’il va se passer quelque chose, je n’ai plus envie de regarder l’écran mais je continue, je veux voir et savoir ce qui va se passer. J’aime quand des images sublimes se gravent dans mon esprit, quand après un visionnage l’image me hante (pour rester dans le sujet, mouaaaaahhh) plusieurs jours durant (cf la scène où Sissy Spacek dans le film Carrie au bal du diable déambule les bras ballants couverte de sang de porc ou encore lorsque dans Shining la caméra suit l’enfant (Danny) faisant des tours de l’hôtel en tricycle et débouchant nez à nez sur de jeunes jumelles qui mettent bien mal à l’aise).


Je vous l'avais dit qu'elle était flippante Carrie !

Charmantes ces jumelles, non ?








Bon, trêve de blabla, place à quelques films qui m’ont profondément marqué. Aucun ordre de préférence, je les ai listés dans l’ordre où ils me venaient à l’esprit. J’en oublie forcément et dans quelques temps cette liste sera probablement un peu différente. Je ne vous donne aucun résumé du film, juste mon ressenti.



Ils de Xavier Palud et David Moreau, 2006


Celui-là m’a bien foutu les chocottes. Je n’avais absolument pas envie de regarder la fin des scènes. Et pourtant on ne voit pas grand-chose. Mais l’ambiance est bonne, tendue, on est totalement pris dans l’action et en empathie avec les personnages. Je vous le recommande chaudement. En plus c’est français donc pourquoi bouder son plaisir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

The grudge de Takashi Shimizu, le remake de 2004 par son réalisateur lui-même


Un film de fantôme japonais. Eh bien quelle ambiance ! Une mise en scène incroyable pour ce quasi huis-clos. Avec une Sarah Michelle Gellar qui ne se débrouille pas mal du tout. C’est totalement dépaysant dans le traitement de la maison hantée (en tout cas pour moi qui ne connait pas bien les films d’horreur japonais). Nous sommes aussi perdus que l’héroïne dans ce pays qu’elle ne connait pas. Vous ne soulèverez plus jamais les draps du lit la nuit !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pique-nique à Hanging Rock de Peter Weir, 1975

 
Beaucoup moins connu que les précédents, il n’en a pas fini pour autant de me marquer. C’est un film vraiment étrange, tout repose sur son ambiance extrêmement lente, sur ses décors et sur la mise en scène. Les images sont sublimes, les filles paraissent tout droit sorties d’un tableau de Botticelli. Et pourtant, un malaise s’installe petit à petit, les choses deviennent de plus en plus bizarres. Pas l’ombre d’un jump scare mais pourtant… J’adore Peter Weir, je trouve vraiment qu’il excelle dans tous les genres. C’est quand même le réalisateur du cultissime Le Cercle des poètes disparus, du trop méconnu Master and commander et du génialissime The Truman Show. Le mec n’est pas un manchot. Là, je dis : « à très vite oh ! Capitaine, mon capitaine ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kill list de Ben Wheatley, 2012


Encore un film bien étrange. Il mélange plusieurs genres (horreur/film de gangster) et prend bien son temps, à tel point qu’à un moment on ne sait pas trop où il veut en venir, jusqu’à un final assez ahurissant. Belle surprise.







 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alien, le huitième passager de Ridley Scott, 1979



Ahhhhh ! Un chef-d’œuvre. Attention claustrophobe s’abstenir. L’ambiance est lourde et confinée. Un huis-clos total. Une maîtrise totale de la mise en scène et de la montée de la pression. Un slogan qui claque : « Dans l’espace, personne ne vous entend crier ». À nouveau un mélange des genres, la science-fiction et l’horreur. La bête est très peu visible ce qui monte d’un cran encore l’angoisse. On sait qu’elle est là, qu’elle peut nous tomber dessus (enfin surtout sur Ripley) à tout moment, mais quand ? Hautement recommandable.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

REC de Paco Plaza et Jaume Balagueró, 2008


Avec ce film j’inaugure une petite série de films espagnols. Il faut dire que dans le genre, ils ne sont pas les derniers les ibères. Quel souvenir de visionnage au cinéma ! Les accoudoirs s’en souviennent tellement j’étais cramponné à eux. Le film ne vous laisse pas de répit. Le procédé du found footage, autrement dit « enregistrement trouvé », est particulièrement réaliste (cf. l’exemple le plus connu de ce type de films étant Le projet Blair Witch). Ces films, soit disant fait à partir des rushs tournés par les protagonistes de l’histoire, emploient généralement le procédé de la caméra à l’épaule. Attention les secousses ! Je suis assez fan de ce procédé, nous ne regardons plus une histoire, nous la vivons. Bon, le revers de la médaille du succès de Blair Witch et de REC est la sortie de tripoté de films utilisant le même procédé avec plus ou moins de succès selon les films. Enfin avec celui-là allez-y les yeux fermés, enfin non, ça serait dommage.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La secte sans nom de Jaume Balagueró, 2000

 
Autre film espagnol, autre style. Pourtant, le réalisateur est l’un des réalisateurs du film précédent. Encore un mélange de genre, horreur et policier cette fois. C’est peut-être la recette du succès pour faire un bon film, le mélange ? L’ambiance est lourde, pesante. La narration prend bien son temps. Certes il y a des jump scares mais c’est tellement bien fait que ça passe tout seul. À découvrir de toute urgence.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les enfants d’Abraham de Paco Plaza, 2003


Encore l’un des deux compères, cette fois c’est Paco qui s’y colle. Toujours une grosse ambiance festive et déconnante, non je plaisante. Ambiance plombante, mise en scène prenant son temps, pour un final qui glace le sang. Comme quoi, l’habit ne fait pas le moine.




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tesis et Les autres d’Alejandro Amenabar, respectivement 1996 et 2001


The last but not least : Amenabar. Je termine cette série avec l’un des réalisateurs les plus connus avec Pedro Almodovar outre-atlantique. Qu’il est brillant et passionnant Alejandro. Si Tesis s’apparente plus à une réflexion sur la violence et sur la fascination qu’elle exerce, le second est lui purement un film d’épouvante gothique. Même maîtrise dans les deux cas du jeu entre le champ et le hors-champ, dans ce qu’il nous montre et dans ce qu’il nous suggère. La suggestion étant parfois plus insoutenable. Bon et puis la beauté froide Nicole Kidman enfermée dans un manoir uniquement éclairé à la bougie… Madre mia !



Une beauté froide typiquement hitchcockienne
Une superbe scène pour ceux qui ont peur du noir

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'exorciste de William Friedkin, 1974


Attention !!!! Chef-d’œuvre. Oui je sais, je l’ai déjà dit tout à l’heure. Mais quel film, le classique du genre pour moi. Rien à jeter, la musique, les personnages, l’ambiance. Tout est au top. Le réalisateur prend son temps, la réalisation quasi-documentaire est glaçante. L’alternance de scènes de la vie de tous les jours avec celles de possessions est saisissante. La maison parait calme d’extérieur, les pièces en bas semblent désertes et totalement paisibles même si l’ambiance est lourde. Mais dès qu’on arrive en bas de l’escalier et surtout dans la chambre, on sait que rien ne va plus. L’enfer est sous nos yeux, du moins l’antichambre menant à celui-ci. Il y a là un paquet d’images me revenant en mémoire. Si une possession devait arriver, ça se passerait probablement comme ça.

Comme ce dernier film est très traumatisant et qu’il reste encore quelques films dont j’aimerais vous parler, je vous laisse un peu de répit et je vous livre la suite dès demain.
Bon visionnage !